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Avec ses installations de Laconia dans le New Hampshire, Kissimmee en Floride et Stanford dans le Maine, la société Lake Aircraft était la seule au monde à construire des hydravions monomoteurs en ce début de 21e siècle. Bien que cette firme soit pratiquement inconnue du grand public, les techniciens de Lake Aircraft ont derrière eux près d'un demi siècle d'expérience dans le domaine. Tout commença en 1946 lorsque David Thurston et Herbert Lindbad fondèrent la société "Colonial Aircraft Corporation". Auparavant, les deux talentueux ingénieurs avaient travaillé chez Grumman sur les célèbres bimoteurs amphibies Grumman Goose et Widgeon. Ils avaient aussi travaillé sur un appareil moins connu, le G-65 Tadpole, un avion qui avait volé pour la première fois en 1944.
Le Tadpole était un hydravion biplace monomoteur visant les marchés du privé et des affaires. Lorsque les ingénieurs de Grumman abandonnèrent le programme du Tadpole, Thurston et Herbert, qui croyaient fermement qu'un marché existait pour un tel avion, décidèrent de quitter Grumman pour se mettre à leur propre compte.
Le premier appareil qui sorti de cette nouvelle association fut le triplace Colonial Skimmer. Cet avion avait pour principale caractéristique un moteur monté en pylône par-dessus le fuselage, et effectua son premier vol à l'été 1948. Colonial construit en tout 42 Skimmers dont 18 étaient des Skimmer 2 quadriplaces.
Les ventes ne suivirent malheureusement pas et la société Colonial ferma ses portes en 1959, ce qui n'empêcha pas Herbert Lindbad de créer très vite une nouvelle compagnie qu'il nomma la "Lake Aircraft Corporation".
Lindbad entreprit une refonte en profondeur du Skimmer, avant de le présenter sous la désignation LA-4 en 1959. Trois années plus tard, Lake fut rachetée par Consolidated qui partagea Lake en deux divisions. D'un côté, il y aurait la firme Aerofab, qui allait assembler l'a vion à Stanford, et d'autre part, la division "Avions" de Lake Aircraft qui s'occuperait des ventes et divers services à la clientèle.
En 1979, Armand Rivard racheta les deux divisions et poursuivi la construction des divers modèles de Lake sans discontinuité.
Lake avait donc commencé la construction du LA-4 dans les années 60. C'était un quadriplace propulsé par un moteur de 180 cv monté en pylône. Se comportant honorablement sur terre comme en l'air, le LA-4 était cependant assez délicat à manœuvrer une fois sur l'eau. L'avion fut en conséquence limité à l'emport de deux personnes lorsqu'il opérait sur l'eau, le moteur de 180 cv ne pouvant malheureusement pas faire mieux dans ces conditions.
Pour résoudre ce problème, Lake installa un moteur Lycoming de 200 cv, et le LA-4 devint alors le LA-4-200. A partir de cette époque, la désignation complémentaire 'Buccaneer' vit le jour. Au début des années 80, le Buccaneer fut remplacé par le LA-200EP (Extra Power). Pour faire passer le supplément de puissance de manière optimale, le 200EP reçu un arbre d'hélice allongé et les capots furent revus pour diminuer la trainée tout en donnant plus de poussée. Quelques "EP" furent même équipés d'hélices à pas réversible, ce qui facilitait considérablement les manœuvres sur l'eau. Ces avions, maintenant devenus très rares, furent désignés LA-200EPR.
En 1982, Lake fit un grand pas en avant en introduisant le modèle LA-250 Renegade. Cet avion gardait la marque de famille des modèles précédents, mais la capacité était maintenant portée à 6 passagers adultes. L'ancien moteur à 4 cylindres IO-360 faisait place à un 6 cylindres IO-540 capable de délivrer 250 cv. Le Renegade se conduisait nettement mieux sur l'eau grâce à l'allongement de la coque en "V". La capacité en carburant passa à 90 gallons (soit 340 litres) et de nombreuses modifications de détail furent incorporées au nouveau Renegade.
En 1987, une variante à moteur turbocompressé vit le jour sous la forme du LA-270T Turbo Renegade pour améliorer les performances en altitude.
Bien que le Renegade soit mondialement reconnu comme un avion très performant, Lake ne se reposa pas sur ses lauriers et les "Renegade" commencèrent progressivement à être remplacés par le nouveau Seafury. Comme son nom l'indique, cet avion fut spécialement conçu pour être opéré en eau salée. L'emploi notamment de céramique participe à cette lutte contre la corrosion. Le Seafury est disponible en deux motorisations, la première délivrant 250 cv et la seconde, à moteur turbocompressé fournissant quand à elle 270 cv.
Enfin, deux versions militaires sont disponibles dans la famille du Renegade. Le Seawolfe est l'avion au plus gros potentiel, grâce notamment à son poids en charge élevé et à son moteur turbocompressé de 290 cv. Avec six attaches au standard OTAN sous les ailes, le Seawolf peut s'adapter à une multitude de missions. L'avion est idéal pour des missions de recherche et sauvetage en mer, mais il peut également emporter des missiles, des mitrailleuses et des équipements de vision nocturne, un radar et des caméras classiques ou à infra rouge. L'avion excelle aussi dans des tâches beaucoup moins agressives, comme la surveillance de la faune aquatique et les observations scientifiques sur le terrain.
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